Rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement
Investir dans la santé de la planète sauve des millions de vies et rapporte gros
Les principales crises environnementales mondiales s'aggravent, se renforcent mutuellement et doivent être résolues de manière conjointe, ce qui sauverait des millions de vies et rapporterait gros sur le plan économique, souligne mardi le dernier rapport sur l'environnement mondial (GEO-7) du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue).
Ce rapport, publié à l'occasion de la septième session de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement (UNEA-7), qui se tient à Nairobi, au Kenya, est le fruit du travail de 287 scientifiques de 82 pays et est présenté comme "l'évaluation la plus complète de l'environnement mondial jamais réalisée".
Le rapport constate que les quatre principales crises environnementales, à savoir le changement climatique, le déclin de la biodiversité, la pollution et la dégradation des sols, s'aggravent et, dans certains cas, à un rythme qui s'accélère.
"Rien ne va dans la bonne direction au niveau mondial. Les rares succès intervenus l'ont été au niveau local", déplore le Pr Robert Watson, ancien président du Giec et de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).
20.000 milliards de dollars de gain d'ici 2070
Les dégâts environnementaux et climatiques coûtent déjà des milliers de milliards de dollars par an, sans parler du lourd tribut humain: on estime la pollution responsable de neuf millions de morts prématurées chaque année dans le monde.
Une transformation profonde et rapide de nos sociétés et économies, pour les rendre durables, permettrait des gains économiques dès la moitié du siècle et ceux-ci augmenteraient pour atteindre 20.000 milliards de dollars par an d'ici 2070 et même jusqu'à 100.000 milliards annuels à la fin du siècle, estime le rapport sur base de l'analyse de deux trajectoires.
Ces approches, présentées comme complémentaires, se basent pour l'une sur des changements comportementaux et pour l'autre sur l'innovation technologique et des gains d'efficacité. Mais dans tous les cas, des "transformations radicales", portées par un effort collectif, sont jugées nécessaires.
Le rapport identifie d'autres avantages à changer nos modes de production et de consommation. Neuf millions de morts prématurées pourraient être évitées, 200 millions de personnes pourraient sortir de la malnutrition et 100 millions de l'extrême pauvreté, d'ici 2050.
Les investissements nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et financer la conservation et la restauration de la biodiversité sont quant à eux estimés à 8.000 milliards de dollars par an jusqu'à la moitié du siècle. "Le coût de l'action est moins élevé que le coût de l'inaction", résume Robert Watson.