Le baricitinib, nouvel espoir dans le diabète de type 1 d’apparition récente
EASD - Les inhibiteurs de la janus kinase sont approuvés dans le traitement de diverses maladies à composante auto-immune comme l’arthrite rhumatoïde, le psoriasis ou les maladies chroniques inflammatoires de l’intestin notamment. Il est donc logique que certains d’entre eux soient testés dans le diabète de type 1.
Le baricitinib est un inhibiteur JAK1/2 à prise orale qui pourrait s’avérer particulièrement efficace dans le diabète de type 1 au stade 3, pourvu que le traitement soit maintenu et optimisé d’après les résultats à deux ans d’une étude [1] randomisée et contrôlée de phase 2 présentée par Michaela Waibel (Melbourne). Appelée BANDIT, cette étude versus placebo, première du genre dans cette indication, incluait 91 jeunes diabétiques de type 1 âgés d’entre 10 et 30 ans et diagnostiqués au cours des 100 jours précédant leur inclusion. Les résultats à 48 semaines avaient déjà été publiés dans le NEJM [2].
Le critère d’évaluation principal était le taux moyen de peptide C, mesuré lors d’un test de tolérance au glucose après un repas mixte de 2 heures. Après 48 semaines de traitement, ce taux s’élevait à 0,65 nmol/l/min sous baricitinib, contre 0,43 nmol/l/min sous placebo (p = 0,001).
Après l’arrêt du médicament actif (semaine 72), le taux de peptide C était passé à respectivement 0,49 et 0,36 (p = 0,015). Enfin, après 96 semaines, il s’établissait à 0,37 et 0,26 (p = 0,336). Les besoins en insuline ont augmenté avec la diminution du taux de peptide C, mais sans différence significative entre les deux groupes – tout comme les taux de HbA1c, en augmentation progressive après avoir chuté légèrement au début.
Une posologie à revoir ?
Le groupe baricitinib affichait un temps passé en glycémie bien contrôlée plus long que le groupe placebo au début de l’étude, avant que la différence ne devienne non significative. L’explication de ces résultats tient peut-être également dans le fait que le baricitinib n’inhibe que transitoirement la phosphorylation des protéines STAT (transducteurs et activateurs de la transcription, un mécanisme clé de la voie de signalisation JAK). En cause : une demi-vie plasmatique d’environ 5 heures, avec un effet maximal environ 2 heures après la prise, alors que sa prise n’était que d’une fois par jour dans l’étude BANDIT.
Les analyses statistiques n’ont permis d’identifier aucune caractéristique qui, au début de l’étude, aurait permis de prédire la réponse thérapeutique. De plus, l’observance thérapeutique (définie par la prise d’au moins 80 % du médicament étudié) ne permettait pas non plus de distinguer les répondeurs des non-répondeurs.
À essayer également à un stade plus précoce
Pour les auteurs, le baricitinib est bien efficace pour préserver le peptide C pendant le traitement et il est bien toléré, mais son effet s’évanouit à l’arrêt du traitement. Ils estiment nécessaire de réaliser d’autres études d’efficacité au stade 3 du DT1 (notamment avec des échantillons plus importants, ainsi qu’à des fins de prévention au stade 2 de la maladie (stade asymptomatique avec dysglycémie et positivité des auto-anticorps).
Références
1. Weibel M . Baricitinib in new-onset type 1 diabetes: BANDIT 2-year outcomes. EASD 2025, Wenen.
2. Kay T, Thomas H, Weibel M et al. Baricitinib and β-Cell Function in Patients with New-Onset Type 1 Diabetes. N Engl J Med 2023;389(23):2140-215. doi: 10.1056/NEJMoa2306691.