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Les statines protègent la santé cardiaque grâce à de multiples mécanismes

statines coeur
© Getty Images

Mai 2025 - Le traitement par statine peut aider à réduire le risque cardiovasculaire des personnes vivant avec le VIH, non seulement en abaissant le cholestérol mais aussi via d’autres mécanismes notamment en réduisant les plaques d’athérome et l'inflammation chronique, selon une sous-étude de REPRIEVE qui a examiné dans quelle mesure la maladie coronarienne sous-jacente et l'inflammation affectent l'incidence des événements cardiovasculaires majeurs et la réponse au traitement par statines.

Cette sous-étude de REPRIEVE, présentée lors de la CROI, s’est focalisée sur les données de 804 participants américains et a examiné les niveaux de base de plaques d’athérome non calcifiées et d'inflammation. Les plaques non calcifiées s'accumulent au niveau des artères bien avant l'apparition des symptômes de la maladie cardiaque. Elles se composent de cholestérol, de globules blancs et de fibres minuscules, et sont considérées comme instables parce qu'elles peuvent facilement se rompre, libérant ainsi des caillots précurseurs d’un infarctus ou d’un AVC.

Le traitement par statines permet de stabiliser et, éventuellement, de réduire ce type de plaque en éliminant l’un de leur principal constituant, le cholestérol. À l’inclusion dans cette étude, au moins une plaque d’athérome non calcifiée a été objectivée chez 40 % des participants, et il est apparu que ceux qui étaient porteurs de ce type de plaque étaient 2,5 fois plus susceptibles de présenter un événement cardiovasculaire majeur au cours de la période de cinq ans de suivi de cet essai.

Dans ce cadre, on constate que l’administration de pitavastatine est plus bénéfique pour les participants porteurs de ce type de plaque d’athérome à leur entrée dans l’étude par rapport à ceux qui n'en avaient pas bien que cette tendance n'ait pas été statistiquement significative. De même, les participants présentant des niveaux plus élevés de marqueurs de lésions du muscle cardiaque (hs-cTnT) ont montré une réponse plus marquée au traitement par statines. Les chercheurs ont également constaté que la présence de niveaux élevés de marqueurs inflammatoires, notamment de hs-CRP et d'IL-6, à l'inclusion, étaient associés à la survenue d’événements cardiovasculaires majeurs au décours du suivi de cinq ans.

Les résultats de l'étude suggèrent donc que la pitavastatine permet de réduire le risque cardiovasculaire chez les personnes vivant avec le VIH non seulement en réduisant le cholestérol, mais aussi en réduisant la plaque d’athérome et l'inflammation.

Dans leur conclusion, les investigateurs ont souligné la nécessité de mener de nouvelles études afin de déterminer si les biomarqueurs identifiés dans l'étude, hs-CRP, IL-6 et hs-cTnT, pourraient, à l’avenir, être utilisés en combinaison pour identifier quelles personnes séropositives présentant pourtant des scores de risque de maladie cardiovasculaire faibles pourraient tirer le meilleur profit d'un traitement préventif par statines.

Réf: Lu MT et al. Abstract 178, CROI 2025, San Francisco.

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Écrit par Dr Jean-Luc Schouveller9 mai 2025

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