Quand les os deviennent fragiles...

Véritable problème de santé publique, l'ostéoporose touche 630.000 femmes belges. Si les hommes sont également concernés, ils le sont dans une plus faible mesure. Quel est le rôle de l'alimentation dans cette affection et quels nutriments faut-il privilégier ? Par ses conseils répétés, le pharmacien peut jouer un rôle crucial au niveau de la prévention.

Cette maladie de l'os se caractérise par la détérioration du tissu osseux avec diminution de masse osseuse. Les mécanismes responsables de cette maladie sont liés à une diminution de formation d'os nouveaux, couplée à une augmentation de la destruction du tissu osseux, avec comme conséquence, un amincissement des travées osseuses. La chute du taux d'£strogène liée à la ménopause (ou à une hystérectomie) est l'un des principaux facteurs responsables. Le déclin de la fonction ovarienne induit le développement d'une inflammation chronique et d'un stress oxydant responsables de phénomènes de dégradations tissulaires. L'inflammation induit une production de radicaux libres toxiques pour les ostéoblastes (formation de l'os) et stimulants de l'activité des ostéoclastes (destruction de l'os).

L'aspect nutritionnel

Par leur apport de potassium, les fruits et légumes permettent la production de bicarbonate de potassium qui neutralisera également l'excès d'acidité et d'après une étude réalisée à la VUB en mars dernier, une nourriture végétarienne plutôt que carnée protègerait de l'ostéoporose. Les déséquilibres alimentaires interviennent non seulement sur l'évolution des processus dégénératifs, mais également sur la formation des os. Une approche nutritionnelle correcte doit donc être envisagée très tôt puisque l'acquisition de la masse osseuse se fait avant 30 ans et conditionnera l'évolution du squelette au cours de la vie.

Calcium et vitamine D

Le rôle du calcium et de la vitamine D dans la formation et la préservation de l'os est maintenant bien connu. Le calcium confère la rigidité du squelette. Les apports doivent être suffisants et de bonne biodisponibilité. Une alimentation déséquilibrée peut augmenter les pertes calciques. La principale source de calcium se trouve dans les produits laitiers qui servent d'ailleurs de référence au niveau de la biodisponibilité. Il suffit de 2 ou 3 portions par jour pour couvrir les besoins. Toutefois, il existe d'autres sources appréciables telles que certaines eaux de boissons, certains légumes (brocolis, choux frisés...) ou fruits (oranges...), les noix, les amandes, les poissons en conserve consommés avec leurs arrêtes (sardines, pilchards...), les céréales complètes...

Rôle des protéines

Les protéines sont également fondamentales pour le tissu osseux car elles interviennent dans la formation de la matrice collagénique. Elles interagissent également avec certains facteurs de croissance et de fixation des minéraux. Si les apports optimaux sont difficiles à déterminer, on sait par contre qu'un déficit sera associé à un défaut d'activité des ostéoblastes. En effet, des problèmes de malnutrition au cours de l'enfance ou de l'adolescence débouchent sur un défaut de masse osseuse à l'âge adulte et une consommation insuffisante chez les personnes âgées induit des problèmes de fragilité osseuse. Mais gare à l'excès de protéines qui provoque un déséquilibre de la balance calcique !

Autres nutriments protecteurs de l'os

Le rôle des phyto-oestrogènes (composés végétaux principalement rencontrés dans le soja) est souvent mentionné pour son action protectrice sur les os de la femme ménopausée. La faible incidence de l'ostéoporose chez la femme asiatique, grande consommatrice de soja, est responsable de cette allégation.