"Patients victimes d'une meilleure rémunération des médecins"
Solidaris dénonce le nouvel accord tarifaire conclu entre médecins et mutualités
Solidaris a dénoncé vendredi par voie de communiqué le nouvel accord tarifaire de deux ans conclu entre les médecins et les mutualités. Elle est la seule à ne pas avoir donné son accord. "Si une majorité de représentants des médecins et des mutualités a validé la proposition, nous refusons que les patients deviennent la variable d'ajustement d'une meilleure rémunération médicale", a déploré Solidaris.
L'accord prévoit notamment que les remboursements des consultations et des visites à domicile soient indexés à hauteur de 2,72%. Le ticket modérateur, soit la part des frais qui reste à la charge du patient, restera, pour l'heure, inchangé, même si le gouvernement fédéral souhaite augmenter ces montants.
Solidaris indique "prendre acte de l'existence d'un accord", mais juge "inacceptable que les patients soient appelés à financer eux-mêmes l'augmentation des honoraires des médecins, car s'il existe un problème au niveau des honoraires, c'est la réforme de la nomenclature en cours qui doit y répondre", a déclaré Jean-Pascal Labille, secrétaire général de la mutualité socialiste.
"Ces centaines de millions auraient pu être investis de manière proportionnelle ou ciblée, notamment pour revaloriser les prestations médicales sous-financées."
Selon Solidaris, l'accord adopté ouvre la voie à une facturation accrue de prestations insuffisamment financées par l'assurance maladie, au lieu de renforcer la protection des patients. D'autant que l'indexation des honoraires médicaux représente une augmentation de 336 millions d'euros par rapport à 2025.
"Ces centaines de millions auraient pu être investis de manière proportionnelle ou ciblée, notamment pour revaloriser les prestations médicales sous-financées, dont celles pour lesquelles les médecins pourront facturer des frais supplémentaires en application de l'accord", souligne encore la mutualité.
La mutualité socialiste craint que l'accord entraîne une augmentation de la contribution personnelle des patients, déjà alourdie avec la hausse prévue du ticket modérateur. "On ouvre grand la porte à une médecine à deux vitesses, où la capacité à payer détermine l'accès aux soins."