Accord budgétaire fédéral : "Un recul important dans les droits des travailleurs malades indemnisés", selon Solidaris
Les mesures prises concernant les malades de longue durée sont purement budgétaires et ne constituent ni une politique de santé, ni une politique d'accompagnement de retour au travail, estime jeudi Solidaris. La mutualité réagit au budget fédéral dont l'accord est intervenu lundi. Pour Solidaris, c'est un recul important dans les droits des travailleurs malades indemnisés.
L'objectif est d'atteindre 20% de malades de longue durée en moins, soit l'équivalent de 100.000 personnes, en 2030. "Dans les faits, à moins de forcer des malades à retourner au travail sans suivre l'avis des médecins, il y a peu de chances que l'objectif du gouvernement soit rempli", conteste la mutualité socialiste.
Mais le vrai problème, pointe Solidaris, "ce ne sont pas les malades, c'est le travail qui les rend malades". "Le gouvernement a réussi à résumer, dans un document budgétaire, le paradoxe fondamental de son approche des malades de longue durée. D'un côté, il renforce les contrôles et multiplie les sanctions contre celles et ceux qui ne rentrent pas assez vite dans le trajet de remise au travail. De l'autre, il aggrave les causes structurelles de la maladie."
La mutualité fait ainsi référence à la flexibilité du travail accrue avec des heures supplémentaires, le travail de nuit, en retardant l'âge de la retraite, etc.
"Ce sont des pyromanes déguisés en pompiers: ils allument l'incendie et puis punissent les victimes en les rendant responsables", déclare le secrétaire général de Solidaris, Jean-Pascal Labille.
Solidaris ajoute que "pour diminuer le nombre de malades de longue durée, le travail doit s'adapter aux besoins de l'humain, pas l'inverse". Pour la mutualité, en plus d'"arrêter les mesures qui rendent les travailleurs malades (flexibilisations et allongement du départ à la retraite)", il faut changer "l'approche sur le travail". Solidaris estime ainsi qu'il "faut investir davantage dans des accompagnements réellement humains"; "s'attaquer aux causes en amont en améliorant fortement les conditions de travail" et enfin "repenser la fin de carrière".