Malades de longue durée
Vandenbroucke espère ramener 2,2 milliards avec le retour au travail
Le ministre de la Santé et des Affaires sociales, interpellé en commission à la Chambre, a expliqué espérer ramener 1,8 milliard d'euros nets en 2029, et 2,2 milliards en 2030, grâce à ses mesures de retour au travail des malades de longue durée.
Une troisième vague de mesures devrait s'appliquer en 2026 pour endiguer le phénomène de maladie de longue durée en constante augmentation en Belgique (+ de 500.000 personnes).
Le ministre Frank Vandenbroucke (Vooruit) a soumis une note à ses collègues qui prévoit 218.000 contrôles d'ici la fin de la législature, et pose un principe: la reconnaissance comme malade de longue durée ne peut dépasser un an sans évaluation de l'état de santé.
Trouver un équilibre global
La remise au travail est au cœur des discussions budgétaires du gouvernement fédéral. Le Premier ministre, Bart De Wever, a fait du dossier l'un des socles de ses mesures d'économie.
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Le ministre Vandenbroucke s'est montré déterminé à mettre en œuvre son plan. Mais il a lancé un avertissement, à l'heure où les négociations patinent et n'ont pu déboucher un budget 2026 en temps et en heure: "Je ne pourrai mettre en œuvre ma note que si un équilibre global et solidaire est trouvé dans la confection du budget."
Le plan du ministre prévoit de responsabiliser davantage les employeurs par un système de bonus-malus. Il en attend 311 millions d'euros en 2029 et 320 millions en 2030. Mais le but n'est pas de garder l'argent dans les caisses de la sécurité sociale. Les employeurs qui mettent en œuvre les mesures appropriées paieraient moins de cotisations sociales, les mauvais élèves en paieraient davantage.
Une table ronde en vue
Face à l'ampleur du chantier, le ministre va organiser une table ronde, où seront invités tous les acteurs concernés: mutualités, médecins, syndicats, employeurs, etc.
"Il ne s'agit pas seulement de la santé financière de la sécurité sociale, il s'agit de la santé des gens. Pour beaucoup d'entre eux, le retour à l'emploi fait partie de leur rétablissement", a souligné le ministre.
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Dans le contexte budgétaire actuel, le retour au travail des malades de longue durées nourrit de nombreuses attentes politiques. Le récent reportage controversé de RTL-TVi sur des cas d'abus a ravivé le débat. Dans la majorité, Axel Ronse (N-VA) a dénoncé un "système pourri". 'Veut-on foutre en l'air la sécurité sociale? Il faut réévaluer le système de fond en comble", a-t-il réclamé. "Nous sommes là pour faire la chasse aux abus, pas aux malades", a souligné Julie Taton (MR). Aurore Hansez (Les Engagés) a pointé du doigt un grand absent: la prévention.
À gauche, Caroline Désir (PS) a plaidé pour des réformes s'inspirant du modèle néerlandais, où les entreprises sont davantage responsabilisées à l'égard de leurs travailleurs malades. Ecolo et le PTB se sont montrés préoccupés.
"La chasse aux malades a pris une tournure plus qu'inquiétante", estime Sarah Schlitz (Ecolo-Groen). "Comment se fait-il que des courriers sont envoyés à tous les malades quel que soit leur état de santé", a renchéri Sofie Merckx, citant le cas de patients en chimiothérapie pour soigner un cancer. "Quelle violence!"
