L'OMS appelle l'Europe à durcir sa politique face à l'alcool
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a pressé mardi les pays européens à renforcer leurs politiques de lutte contre la consommation excessive d'alcool. Cet appel coïncide avec la présentation d'un nouveau manuel de prévention du cancer, dans lequel l'OMS démontre que des mesures plus strictes, telles qu'une hausse des taxes ou des restrictions à la vente, peuvent aider à réduire la consommation d'alcool et, par conséquent, le risque de développer la maladie.

Ce guide se veut une feuille de route pour les gouvernements du monde entier, afin de les aider à formuler des recommandations et à définir leurs politiques de santé publique. Si l'étude a une portée mondiale, ses conclusions s'adressent en priorité à l'Europe, où la consommation d'alcool reste la plus élevée du globe et où le cancer constitue la première cause de mortalité. En 2020, l'alcool a été responsable d'environ 111.300 nouveaux cas de cancer et de 93.000 décès dans l'Union européenne.
Jouer sur les prix
"Certains considèrent l'alcool comme un héritage culturel", rappelle le Dr Gundo Weiler de l'OMS, "mais les maladies, les décès et les handicaps ne doivent pas être intégrés comme faisant, naturellement, partie de la culture européenne."
L'OMS est claire: un encadrement plus strict conduit à une baisse de la consommation d'alcool et donc à un risque moindre de développer un cancer. Parmi les mesures jugées efficaces figurent l'augmentation des taxes et l'instauration de prix planchers, la limitation des heures de vente, les restrictions d'âge, l'interdiction de la publicité pour l'alcool et, dans certains cas, la mise en place d'un monopole d'Etat pour encadrer sa distribution.
Enfin, l'OMS souligne la nécessité pour les différents pays de renforcer la prise en charge des personnes souffrant d'abus ou de dépendance à l'alcool.