Budget des soins de santé
Pour Elise Derroitte (MC), «c'est le patient qui en fera les frais»

Le président de la Mutualité chrétienne, Luc Van Gorp, et sa vice-présidente Elise Derroitte sont très déçus par le rejet de la proposition de budget 2025 lors du Comité de l'assurance. "C'est le patient qui paiera la facture", regrettent-ils en choeur.
« La proposition budgétaire présentée par le Comité de l'assurance de l'Inami pour 2026 était le résultat d'un processus rigoureux et approfondi, dans lequel nous avons laissé la place à différentes possibilités", réagit Elise Derroitte, vice-présidente de la Mutualité chrétienne, dans un communiqué.
"Nous étions conscients dès le départ qu'il ne serait pas facile de parvenir à un accord, compte tenu de l'ampleur des économies à réaliser - 907 millions d'euros - et du contexte budgétaire sans précédent. Malgré notre volonté de dialogue et les ajustements proposés, nous n'avons pas pu parvenir à un consensus."
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Prêts à consentir des efforts
« Il n'est pas réaliste de vouloir économiser 907 millions d'euros dans le secteur des soins de santé. C'est tout simplement trop, étant donné que le budget des soins de santé est déjà sous-financé », déclare Luc Van Gorp, qui est également président du Collège intermutualiste national. « Les soins de santé doivent être mieux financés. C'est notre recommandation ultime au gouvernement. »
On le sait, la proposition budgétaire sur laquelle les représentants des prestataires de soins, des fournisseurs de soins et des mutuelles avaient travaillé ensemble a été rejetée: « Nous étions prêts à consentir à des efforts importants, y compris en soutenant de nouvelles politiques visant à renforcer les secteurs des soins de santé qui restent sous-financés. Malgré cette ouverture et notre volonté d’aller loin dans la négociation, les autres parties n’ont pas souhaité s’engager dans cette voie, alors même qu’elles plaidaient depuis longtemps pour de telles évolutions. Pour nous, il était essentiel que chaque mesure adoptée serve directement à améliorer et à élargir l’offre de soins aux patients, et non à combler un déficit budgétaire.”
Le gouvernement fédéral doit à présent faire une proposition, les consultations entre les prestataires de soins et les mutuelles étant terminées. La proposition budgétaire du gouvernement sera soumise au Conseil général le 20 octobre.
Pour Elise Derroitte, « les prestataires qui ont voté contre la proposition préfèrent remettre leur sort entre les mains des politiques plutôt que dans le modèle de concertation. Ce sont les patients qui en feront les frais, je vous le garantis. »