La Mutualité chrétienne très critique sur la "méthode Vandenbroucke"

La Mutualité chrétienne (MC) est d’accord avec une bonne partie des réformes engagées par le ministre Vandenbroucke mais exprime « des inquiétudes majeures » sur la méthode.
Après un comité de l’assurance agité lundi dernier, la MC reconnaît la nécessité d’une série de réformes engagées par Frank Vandenbroucke et il faut terminer le travail. La MC soutient largement le ministre, « notamment la réforme du modèle de conventionnement, visant à renforcer l’adhésion des prestataires aux accords tarifaires, le plafonnement des suppléments d’honoraires et la fixation de tarifs maximaux en cas d’absence d’accord, la subordination de l’indexation des tarifs à l’entrée en vigueur d’un accord, la numérisation obligatoire des soins de santé, qui sera progressivement mise en œuvre entre 2025 et 2029 ».
Mais malgré cela, la MC fait part d’inquiétudes majeures. Elise Derroitte, vice-présidente de la MC constate que la parité mutuelles/prestataires faisait le socle du système. « Cependant, nous constatons aujourd'hui que ce modèle est remis en question ». La MC dénonce « l'absence de concertation réelle dans l'élaboration de la réforme, le timing choisi par le ministre et une modification de la procédure d’élaboration du budget des soins de santé qui affaiblit le rôle de la concertation ».

Comité de l’assurance affaibli
La MC regrette que, ce faisant, on appauvrit le rôle du Comité de l’Assurance. La rapidité des réformes affaiblit aussi les acteurs de 1ère ligne. « Cette approche unilatérale compromet la qualité des décisions et la légitimité des réformes. »
La MC craint aussi la possibilité ouverte aux divers prestataires de soins conventionnés de demander des tarifs plus élevés, les fameux « tarifs indicatifs » qui pourraient être des « suppléments déguisés ». Or le patient belge paie déjà beaucoup de sa poche.
Elise Derroitte conclut : « La MC réaffirme son engagement en faveur d’un système de santé solidaire, accessible et de qualité et demande au gouvernement de rétablir un véritable dialogue avec les acteurs de terrain et de garantir une réforme qui place les patients au cœur des priorités. »