Conclaves budgétaires
Financement des soins de santé: Unessa craint des coupes budgétaires "aveugles"
La Fédération de l'aide et des soins aux personnes (Unessa) appelle les gouvernements à "éviter des coupes budgétaires linéaires aveugles" dans les services essentiels à la population.
Alors que les conclaves budgétaires des différents gouvernements du pays sont à nos portes (la Région wallonne démarre le sien ce lundi 29 septembre), l'Unessa, qui représente plus de 500 structures dans les secteurs de la santé, de l'accueil et de l'accompagnement en Wallonie et à Bruxelles, rappelle l’importance d’adopter "une approche responsable et ciblée en matière d’investissements publics".
La Fédération, qui dit s'attendre à des coupes supplémentaires "impactant négativement l'ensemble des services essentiels à la population", invite, dans un communiqué, à "privilégier la qualité des investissements, des transitions intelligentes et la protection des services de base, en s'appuyant sur des partenariats et des approches innovantes".
"Un investissement et non un coût"
Car oui, financer des soins de santé de qualité, des prises en charge efficace de publics fragiles (aînés, personnes en situation de handicap, enfance, personnes sans emploi), c’est un investissement et non juste un coût. "Un investissement dans une société plus juste et plus solidaire, qui prend soin des plus fragiles d’entre nous."
"Couper en version râpe à fromage, c'est prendre le risque de fermer des services essentiels et d'alourdir la facture demain."
Une réduction aveugle de ces investissements aujourd’hui "se paiera cash" dans les années à venir, avec des intérêts de retard, met en garde l'Unessa. "Nous ne demandons pas l’impossible : nous proposons d’investir mieux, pour protéger l’essentiel et améliorer l’impact de chaque euro public", souligne le Dr Philippe Devos, directeur général de la Fédération (photo).
"Couper en version râpe à fromage, c'est prendre le risque de fermer des services essentiels et d'alourdir la facture demain", ajoute le Dr Philippe Devos. "Nous nous opposons également à toute réforme menée sans trajectoire ni visibilité."
Pactes d’efficience et visibilité sur plusieurs années
La Fédération propose de co-piloter, avec les acteurs de terrain, des pactes d’efficience, fondés sur la simplification administrative, la mutualisation, l’usage pertinent du numérique, les achats groupés, la formation et la suppression des tâches sans valeur ajoutée.
Ces pactes s’appuieraient sur des objectifs chiffrés adaptés et raisonnables et un suivi des autorités publiques. La fédération réclame également des trajectoires pluriannuelles sur trois à quatre ans, assorties de garde-fous pour sécuriser les effectifs critiques (personnel soignant, personnel d’assistance à domicile…), garantir les moyens d’impulsion et accompagner la transition sans fragiliser les structures.
"En outre", ajoute le Dr Devos, "une réduction dans les investissements doit s’accompagner d’une réduction équivalente des charges supportées par les acteurs de terrain, afin de préserver l’équilibre du secteur."
Rôle central des corps intermédiaires
L'Unessa souligne l’importance de s’appuyer sur les corps intermédiaires, partenaires indispensables pour garantir des investissements publics efficaces, équitables et orientés vers les solutions. « Les corps intermédiaires ne sont pas des lobbies sectoriels : ce sont des partenaires de solutions pour des investissements publics qui soignent mieux, aident mieux et excluent moins », insiste Philippe Devos.
A ce titre, le directeur général se dit prêt à détailler les solutions proposées par la fédération avec les différentes autorités concernées.
