Algemene geneeskunde

Tombé de la trousse

Un médecin rétréci, ou de nouvelles perspectives ?

Le patient du 21ᵉ siècle devient un acteur autonome, parfois expert de ses propres données. Dans ce contexte, quel espace restera-t-il au médecin généraliste?

Dr Carl Vanwelde, médecin généraliste

Médecin rétréci Vanwelde
Image d'illustration transformée par l'IA.

Chérie, on a rétréci notre médecin ! Jamais la médecine n’a autant reposé sur des outils capables de mesurer, prédire et conseiller mis à disposition du patient. Les montres connectées surveillent notre rythme cardiaque, les applications analysent nos cycles de sommeil et les assistants virtuels prodiguent des conseils de santé personnalisés. Des kits d’autodiagnostic sérologiques se vendent en pharmacie et, récemment, en grandes surfaces. Une sonde d’échographie portable se positionne pour être utilisée par le patient de manière autonome, succédant aux lecteurs de glycémie, cholestérol, acide urique et autres paramètres.

Le savoir médical redéfini

Lors d’une récente réunion scientifique [1] consacrée à l’intégration de l’intelligence artificielle en pratique générale, une brillante présentation en direct et en audio surprit l’auditoire. Ce qui paraissait du domaine de la science-fiction occupe désormais l’espace de la consultation avec aisance, transformant la nature même du savoir médical. Les algorithmes interprètent des images radiologiques avec une précision redoutable, les systèmes d’aide au diagnostic trient les symptômes et orientent le médecin qui n’est plus seul détenteur du savoir mais devient interprète et médiateur entre la science, la machine et la personne qui le consulte. Son expertise se déplace de la maîtrise des connaissances médicales vers l’intégration de données collectées. Il ne s’agit plus seulement de savoir, mais de pouvoir utiliser les bonnes ressources.  

Surgit alors la question posée avec humour par un participant, candide faussement naïf, de la nécessité pour le patient de consulter encore son médecin puisque tout devient accessible en ligne, instantanément et gratuitement, pour autant que soient posées les bonnes questions. Ce que tout patient moyennement instruit est capable d’introduire, d’autant plus qu’il s’est déjà largement informé sur sa pathologie précédemment. Les rires et les quelques applaudissements dans la salle tinrent lieu de réponse. Pas plus que les anapathologistes, les radiologues et biologistes, le médecin généraliste n’est assuré de conserver une fonction centrale dans la gestion des soins de son patient, à moins d’une redéfinition essentielle de son rôle. Les rieurs soulignèrent que tant que demeure la fonction d’établir des certifcats d’incapacité, de bonne santé, de dossiers d’obtention d’aide sociale et surtout la prescription des traitements remboursés, l’avenir du médecin serait assuré. Pour pratiquer dans ce périmètre rétréci, motivés s’abstenir.  

Dr Carl Vanwelde
Dr Carl Vanwelde

La médecine générale de demain ne sera ni archaïque ni technicienne, elle sera augmentée d’humanité.

Du diagnostic au discernement

Quand tout est mesurable, le risque est de perdre l’essentiel : la rencontre entre deux vécus, celui du patient et son histoire, ses craintes et son besoin de réassurance; celui du médecin, sa formation, son expérience professionnelle et humaine, son empathie. Les outils numériques savent détecter une arythmie, pas une angoisse ; mesurer une glycémie, pas le  contexte qui accompagne des données fréquemment perturbées. L’examen clinique ajoute par ailleurs une dimension organique à ces données collectées, impossible à distance. La perception de la plainte exprimée non seulement s’écoute mais s’ausculte, se palpe, se hume: la communication médecin-patient concerne les cinq sens et pas uniquement le cerveau. L’inexprimé lors d’une simple anamnèse prend corps dans une attitude, dans l’hésitation à révéler un physique ingrat, dans la détente lors du contact à la peau. On ne peut automatiser un examen clinique.

La place du discernement dans tout cela? Le patient viendra moins pour obtenir une ordonnance que pour faire le point sur le flot d’informations dont il dispose déjà : ses constantes, ses rapports d’examens, ses recommandations algorithmiques. Le médecin devient alors passeur de sens, pédagogue, aidant à interpréter les données, à relativiser, à soutenir une décision éclairée et mûrement réfléchie. Cette fonction éducative et éthique pourrait bien devenir le cœur du métier.

Le retour à l’essentiel

Me revient l’image de ce vieux moine bénédictin, repu d’années, ancien prieur d’un grand monastère et qui restait consulté quotidiennement par une dizaine de personnes en quête de sens. Serait-il moins fait appel à lui aujourd’hui s’il était encore en vie? Pas sûr, car plus la technologie progresse, plus le besoin d’humanité se renforce. L’intelligence artificielle ne supprime pas le médecin, elle l’allège du superflu pour lui rendre l’essentiel: la présence, la parole, le jugement. La médecine générale de demain ne sera ni archaïque ni technicienne : elle sera augmentée d’humanité. C’est là sans doute sa plus belle promesse.

1. Congrès scientifique de l’Amga (Association des médecins généralistes d’Anderlecht), Huizingen, le 18 octobre 2025.

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Geschreven door le Dr Carl Vanwelde4 november 2025

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