Le Conseil fédéral des pharmaciens demande des amendements à la LEPSS
Le Conseil fédéral des pharmaciens a émis un avis "concernant concernant l’élargissement des compétences des pharmaciens (CFP/2025/AVIS 05)".
Herman Nys, professeur émérite de droit médical à la KU Leuven, ex-président de Vitaz

L'avis doit être lu dans le contexte de l'exercice sur la différenciation des tâches des pharmaciens, dont la volonté politique de la législature actuelle fait une priorité. Dans un premier temps, l'accent est mis sur le rôle des pharmaciens d'officine. Pour la mise en œuvre d'un certain nombre de tâches supplémentaires, la législation sur l'exercice des professions de soins de santé (LEPSS) devra être modifiée.
Renforcer le rôle préventif des pharmaciens
Le pharmacien (de famille) connaît ses patients, est accessible et est capable d'entamer la conversation sur la base des préoccupations du patient ou de changements mineurs et d'effectuer ou de suggérer des interventions de dépistage ou de détection précoce. Le fait de documenter les résultats objectifs d'une détection précoce, de les présenter clairement au patient et d'expliquer les risques peut non seulement encourager le patient à contacter son médecin généraliste si nécessaire, mais aussi le motiver à suivre, par exemple, des mesures non médicamenteuses, y compris des conseils diététiques et sanitaires. Dans un certain nombre de cas, les pharmaciens peuvent déjà assumer ce rôle de manière autonome (par exemple, avec des conseils pour le sevrage tabagique, des actions de sensibilisation, la détection précoce de la consommation d'alcool, la promotion du dépistage au sein de la population, la promotion du bon usage des médicaments, etc.)
Pour que ce rôle puisse s'exercer pleinement, quelques adaptations sont nécessaires dans les dispositions de la LEPSS, afin que le pharmacien soit également autorisé à "dépister des maladies et des déficiences" (art. 3 LEPPS qui définit indirectement ce qui relève de l'exercice de la médecine) et qu'il soit en mesure d'effectuer une intervention telle que la mesure de la tension artérielle, une piqûre au doigt, etc. de manière autonome, simple et responsable, et de partager les données pertinentes avec le médecin généraliste détenteur du DMG et les autres prestataires de soins qui assurent le suivi du patient.
Vaccinations
L'examen de la situation actuelle en Belgique montre qu'il est possible d'augmenter la couverture vaccinale pour un certain nombre de vaccins. Cela vaut pour les vaccinations de base, telles qu'elles sont proposées dans les programmes scolaires, les vaccinations saisonnières et également les vaccinations de "rattrapage" telles que le HPV et les vaccinations répétées (par exemple, le tétanos, la rougeole, etc.). Les pharmaciens peuvent jouer un rôle dans l'augmentation de la couverture vaccinale.
Concrètement, il s'agit d'administrer de manière autonome les vaccins suivants, en suivant la procédure habituelle du vaccin covid/grippe : VRS, poliomyélite, diphtérie, tétanos, coqueluche, haemophilus influenzae de type B, hépatite B, hépatite A, rougeole, oreillons, rubéole, méningocoque (ACWY), pneumocoque, rotavirus (vaccin oral), papillomavirus (HPV) et, dans le cadre des vaccinations de rattrapage et de rappel, toutes celles pour lesquelles il sera jugé utile.
Nouvelles responsabilités
Actuellement, dans certains cas, les patients doivent se rendre exclusivement en pharmacie hospitalière pour récupérer leurs médicaments, comme les anticancéreux oraux. Cela représente une charge supplémentaire pour beaucoup de ces patients, car il s'agit presque exclusivement de personnes vulnérables. La possibilité de délivrer ces médicaments également en officine permettra d'améliorer les soins et la prise en charge de ces patients. En partageant les informations pertinentes avec le pharmacien d'officine par le biais d'une lettre de sortie pharmaceutique de l'hôpital, les pharmaciens pourraient effectivement jouer le rôle de conseiller à la sortie.