KU Leuven et UGent

L'activité physique, tout bénéfice pour le cerveau passé 55 ans

Une étude conjointe de la KU Leuven et de l'UGent menée auprès de 233 personnes de 55+ ans, en bonne santé, confirme que le temps passé à bouger, rester assis et dormir influence nos capacités cognitives.

Des chercheurs belges ont examiné comment les comportements de mouvement sur 24 heures sont liés aux fonctions cognitives à partir de 55 ans.

Les participants à cette étude, dont les résultats viennent d'être publiés dans la revue scientifique Nature Scientific Reports, étaient 233 adultes âgés de 55 ans et plus (51% de femmes, âge moyen : 68,3 ± 7,7 ans), considérés en bonne santé. Le temps quotidien passé en activité physique légère (APL), en activité physique modérée à vigoureuse (APMV), en comportement sédentaire (CS) et en sommeil a été mesuré par actigraphie au poignet pendant sept jours.

Toujours plus vieux... mais pas forcément en top forme

Depuis les années 1950, l’espérance de vie n'a fait qu'augmenter, permettant à toujours plus de personnes d'atteindre un âge avancé. "Cependant, le maintien d’une santé cognitive optimale demeure un défi car le vieillissement s’accompagne d’un déclin cognitif naturel qui peut affecter le fonctionnement quotidien et la qualité de vie", tempèrent les auteurs.

Certains facteurs liés au mode de vie, modifiables, peuvent favoriser un vieillissement en bonne santé. "Parmi eux, l’activité physique (AP), le comportement sédentaire (CS) et le sommeil suscitent un intérêt croissant en raison de leur contribution potentielle à la santé cognitive."

Mémoire à court terme et fonction exécutive les plus impactées

Les fonctions cognitives - mémoire à court terme (MCT), mémoire à long terme (MLT), fonction exécutive (FE) et vitesse de traitement - ont été évaluées à l’aide du Cambridge Neuropsychological Test Automated Battery (CANTAB) et exprimée en scores z. Une régression linéaire multiple a été utilisée pour analyser l’association entre l’utilisation du temps et les capacités cognitives.

Après ajustement pour l’âge, le sexe, le niveau d’éducation, l’isolement social et des tests multiples, la façon d'utiliser son temps était significativement associée à la mémoire à court terme et à la fonction exécutive. Des réallocations hypothétiques de 30 minutes de l’activité physique légère vers une activité physique modérée à vigoureuse étaient associées aux différences moyennes les plus importantes, soit 0,19 [intervalle de confiance 95 % : 0,05–0,32] pour les scores z de MCT et 0,21 [0,10–0,33] pour ceux de FE.

5 minutes, c'est bien, mais 30, c'est encore mieux!

Cinq minutes supplémentaires d'activité physique modérée à intense par jour, par rapport à la position assise, à une activité légère ou dormir, sont déjà associées à de meilleurs scores en matière de mémoire à court terme et de fonctions telles que la planification et la concentration. Le lien est plus fort encore lorsque le temps consacré est de 30 minutes. À l'inverse, une activité physique moins intense a conduit à de moins bons résultats. Dans le cas d'une activité physique légère, telle que la marche ou les tâches ménagères, le lien s'avère moins important.

"Cette étude souligne l’importance de considérer les comportements de mouvement sur 24 heures dans la santé cognitive à un âge avancé", expliquent les auteurs. "Consacrer du temps à une activité physique modérée à vigoureuse (marche, vélo) semble particulièrement bénéfique pour certains domaines cognitifs (mémoire à court terme, concentration)." 

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour établir un lien de causalité, mais le message général est déjà clair, selon Pieter-Jan Marent, premier auteur de l'étude, membre du Research Group Physical Activity, Sports and Health, département des sciences de la motricité, au Brain Institute de la KU Leuven.