Crise de la fertilité en Belgique et en Europe
Un jeune Européen sur trois ne veut pas d’enfants, faute d’information et de perspectives
Le Baromètre FutURe 2025, mené par Merck auprès de jeunes âgés de 21 à 38 ans dans 12 pays européens, révèle qu’un tiers d’entre eux ne souhaite pas avoir d’enfant. Ce choix, majoritairement nourri par des incertitudes économiques et des priorités personnelles, s’accompagne d’un constat préoccupant : un large déficit d’information sur la fertilité elle-même.
Parmi les sondés, on observe une mésinformation médicale à propos de la fertilité elle-même. Ainsi, 50 % ne savent pas que la fertilité diminue avec l’âge et seuls 49 % ont déjà discuté fertilité ou préservation de la fertilité avec un professionnel de santé. Intéressant pour les faire changer d’avis :
Envisageraient-ils de faire plus d’enfants si leurs compétences en fertilité s’amélioraient ? En tous les cas, 70 % estiment que la possibilité de préserver sa fertilité dès le début de la vie adulte renforcerait la liberté de choix et 77 % souhaitent que la fertilité fasse l’objet de débats publics pour lever les tabous.
Une crise démographique et sanitaire à l’échelle européenne
Avec un taux de natalité moyen de 1,46 enfant par femme dans l’UE en 2022, loin du seuil de renouvellement des générations (2,1), l’Europe s’enfonce dans une spirale de dénatalité. La Belgique suit la même trajectoire, avec 1,47 enfant par femme en 2023 (donnée provisoire, Statbel).
Mais le reste du monde est aussi concerné : l’infertilité concerne désormais une personne sur six dans le monde, selon l’OMS. Le « fertility gap » - différence entre le nombre d’enfants souhaités et le nombre d’enfants effectivement nés - s’élargit sous l’effet combiné de facteurs économiques, sociétaux, médicaux et biologiques.
Comment réagir ?
La réponse n’est ni exclusivement médicale ni exclusivement sociétale mais un mix des deux. Les experts recommandent une politique en trois actes :
-Éducation à la santé reproductive dès l'adolescence, intégrant fertilité et contraception.
-Politiques familiales compatibles avec le marché du travail, incluant préservation de la fertilité, congés parentaux adaptés et soutien organisationnel.
-Accès simplifié aux traitements de fertilité, avec réduction des délais d’attente et équité d’accès, y compris pour les femmes seules ou couples de femmes.
« La fertilité n’est pas seulement une question individuelle, c’est un enjeu de société. Chaque jeune doit pouvoir faire des choix libres et éclairés. Cela suppose une information fiable, un accès équitable aux solutions médicales et un débat public dépassionné », explique le Pr Dominic Stoop, responsable de la médecine de la reproduction à l’UZ Gent et sollicité pour le sondage.
De son côté, Merck multiplie les initiatives d’information destinées au grand public. Parmi elles, Ferti Flow, nouvelle page Instagram éducative, propose contenus pédagogiques, interventions d’experts et témoignages de patients, avec un objectif : parler de ce sujet sans tabou.
À propos du Baromètre FutURe 2025
2 500 jeunes de 21 à 38 ans interrogés
12 pays européens couverts
Enquête réalisée par l’institut GAD3
Objectifs : analyser les attentes des nouvelles générations en matière de santé, parentalité, innovation et durabilité.