Épidémiologie

Tram de Liège

Un choix de mobilité aux répercussions sanitaires

Le tram a surgit lors d’une question parlementaire lors de la dernière Commission santé wallonne. L’occasion pour Christie Morreale (PS) et le ministre Yves Coppieters de rappeler l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique.

Tram à Liège extension

La pollution atmosphérique reste un enjeu de santé publique majeur en Belgique. Selon la cellule fédérale CELINE, 5.000 décès prématurés y étaient imputables aux particules fines PM2,5 en 2023, dont environ 1.000 en Wallonie. « Ces chiffres, bien qu’en diminution – avec une baisse de 22 % entre 2021 et 2023 –, confirment que la pollution de l’air reste un enjeu majeur de santé publique », rappelle le ministre wallon de la Santé Yves Coppieters.

Le parallèle avec d’autres causes de mortalité est frappant. « La pollution de l’air tue en Wallonie, en Belgique et en Europe 250.000 à 300.000 personnes par an. C’est énorme. Pour donner un ordre d’idée, on parle de 20.000 personnes qui font des accidents de voiture en Europe. On est au minimum à 12 fois plus », souligne, de son côté, Christie Morreale.

Les conséquences médicales sont bien connues : aggravation des maladies cardiovasculaires, atteintes respiratoires chroniques, certains cancers. À l’échelle belge, près de 90 % de la population reste exposée à des concentrations annuelles de particules supérieures aux seuils recommandés par l’OMS, avec des écarts régionaux notables : seules quelques stations rurales des Ardennes et deux stations urbaines, à Namur et Liège, respectent ces recommandations.

Le débat politique liégeois

C’est dans ce contexte que l’abandon des extensions du tram de Liège a été abordé. Pour l’ancienne ministre socialiste, le projet représentait un levier concret de réduction des émissions dans une agglomération particulièrement exposée, malgré les bons résultats apparents de la station urbaine de Liège. « À Herstal, à Saint-Nicolas, à Seraing et dans le reste de la métropole liégeoise, le tram devait permettre de limiter les pollutions atmosphériques et d’améliorer la qualité de l’air », rappelle Christie Morreale, qui insiste : « Ce que l’on ne dit pas, c’est que les arbitrages budgétaires et de mobilité ont un impact en termes de santé. »

La décision du gouvernement wallon de renoncer à ces prolongements n’a pourtant pas fait l’objet d’une analyse sanitaire spécifique. « La décision d’annulation de l’extension du tram de Liège n’a pas fait l’objet d’une analyse spécifique en matière de qualité de l’air », reconnaît Yves Coppieters. La justification ? « Cela nécessiterait d’établir un grand nombre d’hypothèses particulièrement complexes et de modéliser ces données dans des modèles de dispersion des polluants. »

Le ministre insiste toutefois sur le fait que la Wallonie n’abandonne pas ses objectifs climatiques et sanitaires. Il rappelle que des alternatives sont prévues, notamment via le développement de bus à haut niveau de service, à condition qu’ils ne soient pas thermiques. Il souligne aussi le poids du chauffage résidentiel, premier émetteur de particules fines, qui appelle une approche plus globale mêlant rénovation énergétique et transition de l’habitat.

« La pollution de l’air reste un enjeu majeur de santé publique »

Au-delà du débat liégeois, les choix de mobilité influencent directement la santé environnementale. Pour les médecins, cette réalité se traduit par davantage de consultations. Les particules fines aggravent les maladies chroniques, augmentent la charge médicamenteuse et pèsent sur le suivi des patients vulnérables.

« Nous ne savons pas, aujourd’hui, par la décision qui a été prise de ne pas mettre en place ces extensions, combien de personnes vont décéder, avoir des problèmes cardiovasculaires, des cancers qui auraient pu être évités », insiste Christie Morreale, rappelant que l’impact sanitaire de la pollution ne se mesure pas seulement en statistiques, mais aussi dans les trajectoires de soins individuelles.

Le ministre Coppieters reconnaît que « la pollution de l’air reste un enjeu majeur de santé publique » et promet de renforcer les actions dans le cadre du portefeuille environnement-santé (ENVIeS) 2025-2030, avec des mesures concrètes dès l’an prochain.

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Écrit par Laurent Zanella15 septembre 2025
Magazine imprimé

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04 septembre 2025

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