IAS 2025
HRF-10071: un nouvel inhibiteur de maturation testé pour la première fois chez l’humain
L’arrivée des inhibiteurs de maturation constitue une piste originale pour élargir l’éventail thérapeutique. Lors de l’IAS 2025 à Kigali, les données d’une étude réalisée en Inde ont révélé les résultats cliniques de l’HRF-10071 testé pour la première fois chez l’humain.

Depuis plus de 30 ans, la recherche sur le VIH innove sans relâche, avec pour objectif constant d’élargir l’éventail thérapeutique et permettre une personnalisation accrue des traitements antirétroviraux.
HRF-10071 appartient à une nouvelle classe d’antirétroviraux, les inhibiteurs de maturation. Ces derniers agissent en bloquant la conversion du précurseur de la capside en capside mature.
30 premiers patients
Après une évaluation pharmacocinétique initiale menée auprès de volontaires sains, la nouvelle molécule a été évaluée pour la première fois auprès de 30 patients vivant avec le VIH.
Menée en double aveugle contre placebo, cette étude avait pour objectif principal d’évaluer quatre dosages (20, 30, 40 et 80 mg) sur une période de suivi de 14 jours. Lors de l’inclusion, les participants présentaient une charge virale comprise entre 31.923 et 89.362 copies, ainsi qu’un taux moyen de cellules CD4 variant entre 397 et 495.
Dans un avenir plus ou moins proche...
Après deux semaines de traitement, une réduction de la charge virale, dose-dépendante, a été observée, allant de -0,98 à -1,84 log10, une diminution considérée comme significative par rapport au groupe placebo.
Le profil pharmacocinétique de l’HRF-10071 s’est révélé en ligne avec les données observées auprès des volontaires sains, avec un état d’équilibre atteint au 10ᵉ jour de prise quotidienne. Trois participants ont cependant développé des mutations (V362V/M, V362M, A364A/V), déjà connues et associées à une perte de sensibilité face à cette classe thérapeutique, un constat qui suggère une barrière génétique plutôt modeste pour l’HRF-10071.
Malgré cette limite, HRF-1007, administré sous forme orale, démontre une efficacité virologique non négligeable, ainsi qu’un profil de tolérance favorable. HRF-10071 pourrait enrichir l’arsenal thérapeutique dans un avenir plus ou moins proche, en fonction des évaluations de son efficacité virologique lors de futures études cliniques de phase 3.
Réf: Kumarasamy N. et al. Abstract 6816, IAS 2025, Kigali.