STEC en Wallonie
Coppieters se veut rassurant, mais appelle à la vigilance
Devant le Parlement wallon, Yves Coppieters a fait le point sur l’épidémie de STEC, variante d’E. coli responsable de plusieurs contaminations dans des collectivités fragiles. Le ministre a confirmé qu’« en Région wallonne, les chaînes de transmission sont cassées » et que la situation est « stable », tout en appelant à la vigilance. Pour rappel, huit personnes sont décédées en Belgique, dont une en Wallonie.
Interpellé par les députées Marie Jacqmin (Les Engagés) et Sabine Roberty (PS), le ministre wallon de la Santé Yves Coppieters a confirmé que la situation liée aux infections à E. coli producteur de shigatoxines (STEC) dans plusieurs maisons de repos et deux crèches était « sous contrôle » et que « les chaînes de transmission [étaient] cassées ».
Les chiffres arrêtés au mercredi 3 septembre font état de plusieurs foyers. À la maison de repos Le Lothier (Ottignies), huit personnes ont été contaminées, dont trois hospitalisées. L’une est décédée. À Bouge (centre d’accueil de l’hôpital), six cas ont été confirmés, sans hospitalisation. À Aubange (MR Bellefleur), cinq cas sont recensés, mais l’origine n’est pas encore attribuée à la même souche. Deux crèches sont également touchées : Graines de bambin (Rochefort) et Mes p’tits copains d’abord (Franc-Warêt), avec un cas confirmé chacune.
Une bactérie aux conséquences graves chez les plus fragiles
La bactérie STEC entraîne le plus souvent des gastro-entérites banales, parfois même asymptomatiques. Mais, comme l’a rappelé Yves Coppieters, elle peut provoquer « des formes graves et des formes hémolytiques de type dysenterie grave » chez les personnes âgées, les jeunes enfants, les femmes enceintes et les patients immunodéprimés.
Le ministre a insisté sur l’importance des mesures d’hygiène, la transmission étant fécale-orale. En crèche, le risque de diffusion est jugé particulièrement rapide.
Une coordination entre l’Afsca, l’Aviq et Sciensano
Yves Coppieters a détaillé la répartition des rôles dans la gestion de l’épidémie. L’AFSCA, compétente pour la chaîne alimentaire, effectue les contrôles dans les cuisines et sur la manipulation des aliments. L’Aviq supervise les mesures d’hygiène dans les institutions : isolement des personnes malades, distribution de protections individuelles, suivi des protocoles internes en cas d’épidémie.
Les inspecteurs d’hygiène régionale se rendent dans les maisons de repos et les crèches pour interroger résidents et familles sur les origines possibles des contaminations. Sciensano assure, de son côté, la surveillance épidémiologique et publie les bulletins de suivi.
De son côté, l’Afsca poursuit les enquêtes de traçabilité. En Flandre, du filet américain et des fromages non pasteurisés ont été identifiés comme sources probables. En Wallonie, des lots de filet américain distribués autour des 18 et 19 août sont également incriminés.
Pour les crèches, le ministre a évoqué des hamburgers congelés comme origine suspectée. Les investigations se poursuivent afin de confirmer ces hypothèses.
Le ministre a insisté sur la « qualité de la collaboration » entre ces acteurs. La communication vers les familles, a-t-il rappelé, relève directement des maisons de repos et des crèches, sous supervision de l’Aviq et de l’ONE.