Le syndrome de fatigue chronique lié aux gènes, démontre une étude britannique inédite
Pour la première fois, des scientifiques britanniques ont démontré qu'un facteur génétique était à la base du développement du syndrome de fatigue chronique (encéphalomyélite myalgique, EM/SFC), rapporte le quotidien The Guardian. Il s'agit de la plus importante étude menée dans ce domaine.

Le syndrome de fatigue chronique est une maladie chronique complexe. Elle se manifeste par une extrême fatigue qui limite drastiquement l'activité quotidienne de la personne qui en souffre. Elle s'accompagne souvent de problèmes de concentration, de troubles de la mémoire, de douleurs musculaires et articulatoires ou encore d'une sensibilité exacerbée aux stimuli (comme le bruit). Cette maladie étant méconnue, les patients se heurtent la plupart du temps à l'incompréhension du grand public, mais aussi du corps médical.
Dans son étude "DecodeME", une équipe de recherche britannique a analysé plus de 15.500 échantillons d'ADN. De ces observations, elle a pu déduire que huit régions, dans le génome humain des personnes atteintes d'encéphalomyélite myalgique, présentaient d'importantes variations par rapport au génome du groupe témoin. Les gènes identifiés montrent des anomalies dans les systèmes immunitaire et nerveux, qui provoquent une réaction différente à une infection.
Selon le professeur Chris Ponting, cité par The Guardian, cette découverte est un déclic. "Pour la première fois, cette étude fournit une preuve solide du lien génétique sur lequel repose l'EM/SFC", a-t-il souligné.
Ces résultats nourrissent également un espoir parmi les membres de l'association belge de patients 12ME. "C'est une étape très importante dans la recherche sur le syndrome de fatigue chronique", a jugé son vice-président, Michiel Tack, dans un communiqué. Ce lien établi avec l'ADN exclut donc "les habitudes alimentaires, les schémas d'activité ou tout autre facteur lié au style de vie", a-t-il insisté. L'homme espère que l'étude poussera des scientifiques belges à s'emparer du sujet pour trouver un traitement.
On estime à 67 millions le nombre de personnes souffrant d'encéphalomyélite myalgique à travers le monde. Aucun traitement n'est disponible actuellement.