
France : premier vote sur un "droit à l'aide à mourir"
19 mai 2025 - Les députés français ont approuvé samedi, à l'issue d'une semaine d'âpres débats sur la fin de vie, la création d'un "droit à l'aide à mourir", dans une version qui prévoit que les patients devront s'auto-administrer la substance létale s'ils en ont la capacité.
L'article de loi a été adopté par 75 voix contre 41. Un vote sur l'ensemble du texte relatif "au droit à l'aide à mourir" est prévu le 27 mai.
Après s'être engagé en 2022 à confier une réflexion sur la fin de vie à une convention citoyenne, le président Emmanuel Macron avait dévoilé en mars 2024 les grandes lignes d'un projet de loi. Un temps interrompu par la dissolution de l'Assemblée nationale, le dossier a été relancé par le Premier ministre François Bayrou, qui a scindé le projet en deux - soins palliatifs et aide à mourir -, de manière à laisser la liberté aux députés de voter pour un texte, mais pas pour l'autre.
La création d'une aide à mourir, autre nom du suicide assisté et de l'euthanasie, suscite de vifs débats jusqu'au sein du gouvernement, où le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau en est un opposant déterminé, comme une large partie de la droite et de l'extrême droite, même si la question transcende les clivages politiques. Chez nous, l'euthanasie, légale depuis plus de 20 ans, doit être pratiquée par un médecin et selon une procédure stricte.