
[Edito] Journée mondiale du médecin généraliste : le pilier discret des soins de santé
Lorsqu’un hôpital est hacké ou hameçonné (ou tout simplement connaît une panne informatique) et paralysé pendant une semaine, il fait à juste titre la « une » des journaux, voire des JT.
Le médecin généraliste qui se dépatouille avec les nombreuses pannes de logiciels ou d’ehealht ou cherche son chemin dans le dédale bureaucratique « du meilleur système de soins du monde » est toujours moins médiatisé.
De même, c’est plus souvent « le » spécialiste star de son domaine de compétence qui vient de découvrir un sérum magique ou une thérapie innovante dont on peut penser qu’il concourra pour le prix Nobel qui est invité par les médias. Comme expert.
Toutefois, ce 19 mai, journée mondiale du médecin généraliste, est l’occasion de rappeler que le MG est la colonne vertébrale du système de soins.
Le GBO/Cartel a saisi l’occasion pour rendre un hommage appuyé à ces professionnels, « piliers d’un système efficace, humain et durable », selon leurs mots. Une reconnaissance bienvenue à l’heure où les médecins généralistes, sur-sollicités, sous-financés et parfois isolés, sont confrontés à des arbitrages complexes dans un système en tension.
Son président, Lawrence Cuvelier, écrit : « Dans une société qui célèbre volontiers la technologie, l’innovation de pointe et les prouesses médicales, il est parfois facile d’oublier que les médecins généralistes accomplissent, chaque jour, une mission fondamentalement irremplaçable et sont à la croisée de tous les chemins : prévention, éducation à la santé, soins curatifs, soins palliatifs. Soins planifiables, soins non panifiables, soins urgents… »
Le vent tourne-t-il ? L’Inami, via ses objectifs stratégiques 2025-2030 récemment adoptés, semble amorcer un changement de paradigme : renforcement de la première ligne, accent sur la prévention, meilleure accessibilité. « Ce n’est pas une mise à l’écart des hôpitaux, mais un rééquilibrage », explique Mickaël Daubie, directeur général du service Soins de santé de l’Inami. Une inflexion que le GBO/Cartel salue comme une opportunité à saisir.
Le généraliste ne demande pas de médailles, ni de lumière. Il demande du temps, des moyens, de la considération. Bref : de pouvoir exercer correctement son métier.
Or les journées mondiales ont ceci de particulier qu’elles sont vite oubliées. Elles nous invitent presque à tourner la page trop rapidement.
Le MG a besoin de considération toute l’année, bien sûr, et pas seulement ce 19 mai. Pour qu'on passe de la parole aux actes.