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CHRSM : un bloc op’ pilote pour la « désincinération » des déchets

Dans le bloc opératoire du CHR Sambre & Meuse (site Meuse), la gestion des déchets à été totalement repensée, principalement sous l’angle du tri. Distinguer les filières B1 et B2, mais aussi discriminer PMC, papier-carton et PVC a débouché sur des économies substantielles.

Sandy Renson tri déchets bloc opératoire CHRSM
Sandy Renson : « Aucun investissement initial n’a été consenti. Nous avons donc travaillé avec l’existant : l’organisation, les pratiques et la formation. »  © CHRSM

Le CHR Sambre & Meuse (site Meuse, Namur) a repensé en profondeur la gestion des déchets de son bloc opératoire. La démarche, menée depuis 2022 par Sandy Renson, infirmière en cheffe, et par l’écoteam du bloc, combine une reclassification des déchets B1/B2, de nouvelles filières de tri (PMC, papier-carton, PVC) et une solide mobilisation des équipes. Résultat revendiqué : 30.000 € d’économies annuelles, sans augmenter la charge de travail ni dégrader la sécurité des soins.

« L’essentiel des gains vient du passage d’une grosse partie de nos déchets de la filière B2 vers B1 : la B1 est trois fois moins coûteuse que la B2 », explique Sandy Renson. « Nous avons aussi redirigé une partie du B1 vers le recyclage, moins coûteux, voire gratuit pour le PVC. » Elle insiste sur un point souvent mal compris : « Nous n’avons fait qu’appliquer la législation : un déchet n’est B2 que s’il provient d’un patient nécessitant des précautions d’isolement, s’il s’agit de sang et dérivés potentiellement contaminés, d’objets piquants ou coupants, de cytostatiques, de déchets anatomiques, pathologiques ou issus d’animaux d’expérience. Aucun investissement initial n’a été consenti : c’était la condition posée par la direction. Nous avons donc travaillé avec l’existant : l’organisation, les pratiques et la formation. »

Dépasser les résistances

Sur le terrain, le changement de culture n’allait pas de soi. « Les résistances ? La peur d’une surcharge de travail, la peur de mal faire. Le levier fut l’effet de groupe : on a constitué une équipe d’écoréférents multidisciplinaire – avec un représentant par métier – capable de relayer, d’entraider et d’entraîner les collègues. Il faut repérer les leaders comme les challengers et les embarquer. » Au fil des mois, la routine de tri s’est standardisée, et les écarts se sont raréfiés.

Côté partenaires, le CHRSM travaille principalement avec Veolia pour la collecte et avec VinylPlus pour la filière PVC. Le taux de refus des déchets est… nul : seules quatre « alertes » ont été remontées depuis avril 2023, toutes liées à un mauvais tri des PMC. Le déploiement au-delà du bloc est à l’étude : « La littérature recommande d’enchaîner par les soins intensifs, comparables à des chambres de patients, puis la dialyse. L’institution souhaite cette extension, mais cela exige une logistique conséquente », indique Sandy Renson.

Le projet namurois a attiré l’attention de santhea, la fédération d’institutions de soins, qui structure depuis 2023 une « cellule durabilité » soutenue par la Région wallonne. « Notre approche repose sur la co-construction : visites de terrain, échanges entre pairs et mise en valeur des initiatives inspirantes », explique Sophie Paczkowski, responsable communication. « La visite du bloc opératoire du CHRSM a confirmé notre volonté de multiplier ce type de rencontres in situ », ajoute-t-elle.

Mais le facteur « coût » est loin d’être marginal. « Le traitement des B2 peut être jusqu’à quatre fois plus coûteux que celui des B1 », souligne Sophie Paczkowski. Or, la crise Covid a laissé des traces : « Par prudence, beaucoup d’établissements ont pris l’habitude d’orienter des déchets non dangereux vers la filière B2. Une part significative pourrait être classée en B1, avec un effet direct sur les volumes incinérés et la facture. »

santhea veut faire évoluer le cadastre

Concrètement, que peut attendre le terrain en 2025-2026 ? « Nous voulons renforcer notre présence au plus près des équipes et faire évoluer le cadastre des déchets pour mieux comparer les institutions et suivre les progrès. Notre groupe de travail ‘déchets’ se réunit tous les trois mois pour piloter ces avancées. », indique santhea. Les axes de travail incluent aussi les achats : « La réduction à la source via des critères d’achats durables, la diminution de l’usage unique quand c’est cliniquement possible. »

Sandy Renson CHRSM infirmière

Reste à diffuser ce genre de pratique dans les autres hôpitaux. « Le message clé, c’est que la réglementation existe ; il faut l’appliquer, l’expliquer et la faire vivre au quotidien, avec des relais dans chaque métier », résume Sandy Renson. Du côté des blocs opératoires, la standardisation des pratiques – bacs identifiés, signalétique claire, briefings réguliers, audits de tri – semble être un bon socle pour démarrer, facilement transposable. Dans les services de soins, l’extension nécessitera d’anticiper les flux, les circulations et les points d’apport, sous peine d’augmenter la pénibilité. Les supports sectoriels (guides, check-lists, kits de formation) et les retours d’expérience devront intervenir au bon moment pour faire gagner du temps.

Le dossier réglementaire, lui, conditionnera l’alignement des pratiques. La mise à jour du texte wallon et l’harmonisation de l’interprétation B1/B2 permettraient de sortir d’une « zone grise » coûteuse et quelque peu anxiogène, spécialement dans un contexte post-covid où la prudence a parfois été érigée en norme par défaut.

L’initiative namuroise montre qu’une voie « low-cost, high-impact » est possible pour les hôpitaux, en s’appuyant sur les équipes, en rendant lisibles les règles, en mesurant, corrigeant… quitte à recommencer. « Le plus dur est de démarrer ; ensuite, l’effet de groupe et l’entraide font le reste », constate Sandy Renson. Pour santhea, l’enjeu est désormais de transformer l’essai : « Diffuser les bonnes pratiques, accompagner les établissements et faire évoluer le cadre pour réduire durablement le B2 sans alourdir les soins. »

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Geschreven door François Hardy11 november 2025

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