Les nanoparticules dans les cosmétiques : de l'ombre à la lumière

Avancée majeure au niveau technologique, les nanomatériaux suscitent des interrogations vis-à-vis de la santé. Quelle est leur utilisation et qu'en est-il de leur toxicité ?

La modification de la taille et de la forme des matériaux leur apporte une amélioration au niveau de leurs propriétés physiques mais peut également en modifier leurs aspects originels.

Cadre réglementaire

" Un nanomatériau est un matériau naturel ou fabriqué intentionnellement, insoluble ou bio-persistant, fabriqué intentionnellement et se caractérisant par une ou plusieurs dimensions externes, ou une structure interne, sur une échelle de 1 à 100 nanomètres ". Chez nos voisins d'outre-Quiévrain, les nanomatériaux utilisés dans les cosmétiques devront être mentionnés dans la liste des ingrédients (nom de l'ingrédient suivi du mot " nano ") à partir de juillet 2013. La Commission européenne publiera un catalogue recensant ces nanomatériaux dans les cosmétiques et en établira un rapport de situation annuel.

Situation actuelle

La déclaration d'utilisation des nanomatériaux n'étant pas obligatoire, les données se basent sur les réponses fournies par la fédération des entreprises de beauté (FEBEA). Les caractéristiques physico-chimiques des nanomatériaux constituent le point de départ de leur évaluation toxicologique, bien qu'il n'existe pas encore de méthode harmonisée.

Caractéristiques physico-chimiques

Les données de littérature les plus abondantes concernent le TiO2. La taille des nanoparticules détermine le degré de protection vis-à-vis des rayons UVA et UVB ainsi que l'opacité de la formulation et la stabilité de la dispersion des particules dans la formulation. Le choix de la forme cristalline influence la photostabilité. Cette dernière peut également être améliorée par un enrobage (dioxyde de silicone et d'alumine) ou par un " dopage " par incorporation de métaux (manganèse, vanadium, chrome, fer). Le milieu de dispersion - aqueux, huileux ou à base de silicone - ainsi que l'enrobage peuvent modifier le pH. D'autres paramètres (combinaison avec d'autres filtres, ajout de substances émollientes,...) peuvent influencer les caractéristiques et l'activité des nanomatériaux, ce qui rend indispensable l'interprétation des résultats au cas par cas.

Evaluation de la sécurité

• Absorption cutanée

Perspectives d'avenir

Si leur utilisation dans les formules cosmétiques devra d'ici peu être mentionnée sur les étiquettes, le manque d'études pertinentes et représentatives laisse une zone d'interrogation quant à l'innocuité des nanoparticules. Les résultats disponibles sont principalement axés sur l'utilisation de molécules précises (TiO2 et ZnO) à des fins spécifiques. La recherche doit se poursuivre pour ces molécules utilisées sous forme dopée et/ou enrobée, mais également s'intéresser à l'utilisation de tout ingrédient (colorants, conservateurs,...) utilisé sous forme de nanoparticule dans n'importe quelle formulation cosmétique. Des protocoles validés ainsi que des études mimant les conditions d'utilisation devraient être imposés.