Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et atteintes cutanées
Les campagnes de prévention attirent surtout l'attention sur les graves effets des IST sur le pronostic fonctionnel, vital voire potentiellement congénital. Mais ces infections peuvent aussi être responsables d'affections cutanées.
Aussi vieilles que l'humanité, les IST restent toujours un sujet d'actualité par la gravité de leurs complications sur la santé et par le coût de leur prise en charge. Le diagnostic repose sur l'examen génital, un interrogatoire sur les pratiques sexuelles et sur des tests de laboratoires, mais certains signes cutanés peuvent aussi être annonciateurs d'une infection.
Syphilis
Transmise par une bactérie (Treponema pallidum), lors d'un contact sexuel et de façon préférentielle sur peau ou muqueuse lésée, cette IST demeure un problème de santé publique tant dans les pays industrialisés que dans les pays en voie de développement. Au stade primaire, les premiers signes (petite lésion indolore rose circulaire ou elliptique sur les organes génitaux laissant écouler un liquide clair) apparaissent après incubation asymptomatique (quelques semaines) et disparaissent spontanément.
Chancre mou
Etroitement associé au secteur de la prostitution, le chancre mou provoque des ulcérations superficielles souvent accompagnées d'une lymphoadénopathie régionale suppurante. Le germe, Haemophilus ducreyi, provoque des ulcérations à bords irréguliers et mous douloureuses, contrairement à celles de la syphilis habituellement indolores. Les atteintes restent de façon quasi exclusive d'ordre génital. La prise en charge repose sur une antibiothérapie. Mais au vu de la difficulté clinique et technique du diagnostic, les normes recommandent le co-traitement syphilis et chancre mou en cas d'ulcérations génitales.
Condylomes
Induits par les papillomavirus humains, les condylomes acuminés (crêtes de coq), se traduisent par l'apparition de papules kératosiques à la surface des muqueuses (génitales, anales, orales) après une période d'incubation (1 mois-1 an). L'évolution est rarement de nature oncogène. La prise en charge reste locale (cryothérapie, fluorouracil,..). Une vaccination contre les sérotypes oncogènes fréquents est disponible, mais n'exclut pas le dépistage.
Herpès génital
Les infections génitales causées par les types 1 et 2 du virus de l'herpès sont majoritairement les causes fréquentes d'ulcérations génitales après transmission au cours de contacts ano- ou oro-génitaux. Au stade de l'infection initiale, une atteinte génitale se manifeste par des pustules pouvant s'ulcérer et former des lésions croûteuses. Le diagnostic précis reste complexe de par la difficulté technique et la stigmatisation des infections transmissibles. Le traitement repose sur la prise en charge d'anti-viraux à durée et posologie variables.
Infection par le VIH
Les manifestations dermatologiques sont très fréquentes et variées. La primo-infection par le virus peut se révéler par un exanthème maculo-papuleux souvent associé à une atteinte muqueuse et à un syndrome grippal sévère. La candidose buccale associée à une atteinte oesophagienne est fréquente. Parmi les dermatoses infectieuses, on a observé des atteintes virales (herpès, Molluscum contagiosum, verrues vulgaires,... ), bactériennes (folliculite, impétigo, chancre mou, lèpre,...), fungiques (candidose, cryptococcose,...), parasitaires (pneumocystose, toxoplasmose, gale,...).