Sondage
France : 90% des étudiants en santé utilisent déjà l’IA
Selon un sondage de l’INES (Institut dédié à l’enseignement, au développement de l’e-santé), repris par La Tribune, 89,5% des étudiants français en santé et médecine utilisent déjà l’IA bien que 70% se considèrent comme « débutants » et seulement 30% l’utilisent plusieurs fois par semaine. L’IA entraîne enthousiasme et crainte à la fois chez les étudiants. Mais son introduction dans l’enseignement littéral semble inévitable.
« S’ils sont nombreux à estimer que l’IA jouera, dans les années à venir, un rôle clé dans le secteur médical, beaucoup craignent que son utilisation ne bénéficie pas à la relation soignant-patient et, pire, qu’elle pourrait même la détériorer. »
Alors que l’auteur prolixe et démiurge Laurent Alexandre en compagnie d’Olivier Babeau appellent dans un récent essai à renoncer aux études pour mieux utiliser l’IA comme précepteur, les étudiants ne semblent pas vouloir se passer de l’enseignement. Ils craignent encore les risques d’erreur – non-négligeables malgré les promesses d’amélioration – et les risque de confidentialité et de protection des données.
« L’intelligence artificielle n’est pas là pour remplacer l’enseignant mais pour multiplier son champ d’action, assure Kevin Yauy, médecin généticien et responsable du laboratoire d’IA générative au CHU de Montpellier à La Tribune. « Aujourd’hui la connaissance n’a jamais été aussi accessible, les étudiants sont d’ailleurs moins présents aux cours magistraux, ils viennent dans les TD acquérir de la compétence. C’est à nous, en tant qu’enseignants, d’imaginer le référentiel de compétences - ce qu’on souhaite qu’ils acquièrent - et ensuite de les entraîner et de les évaluer. »
DocSimulator
Le Dr Yauy a développé pour ce faire la plateforme DocSimulator en collaboration avec leur université et l’entrepridse Compute I/OI. L’idée est d’utiliser chatGPT 4 à s’entraîner pour la réussite du tout nouvel examen clinique objectif structuré qui doit révéler les capacités d’analyse des étudiants.
Lors d’une étude randomisée en simple aveugle menée auprès de 247 étudiants pendant cinq mois et publiée récemment, les chercheurs ont constaté que les étudiants ayant reçu une formation via la plateforme (examens cliniques standardisés par IA) se sont sentis moins stressés et mieux préparés. « 74 % de ces étudiants ont rapporté avoir eu l’impression d’interagir avec de vrais patients et 67 % se sont sentis évalués par de vrais enseignants. »
« DocSimulator a déjà été validé par deux études cliniques et son taux d’adoption parmi les étudiants montpelliérains était l’an dernier de 98 %. »
On voit que l’hybridation enseignants humains/IA fait son chemin dans l’enseignement. C’est sans doute l’avenir…