Prévention & vaccination

Pourquoi le médecin généraliste ne pourrait-il plus conserver les vaccins contre la grippe dans son cabinet ?

Nicolas de Pape
Nicolas de Pape, Senior Writer

La vaccination – ou plutôt le vaccinateur – est une notion de plus en plus évolutive. L’idée force qui nous vient des pays germaniques, scandinaves et anglo-saxons est la délégation des tâches, en particulier du « GP », le General Practitioner, sorte de gate-keeper sans âme. Et comme il est débordé et en pénurie, enlevons-lui une partie des tâches qui seront mieux gérées par le pharmacien, l’infirmière ou le kiné.

Exemple pratique la semaine dernière, lorsque Frank Vandenbroucke (qui a étudié en Grande-Bretagne) a écarté d’un revers de la main la proposition de la députée Open-VLD Irina De Knop de permettre au médecin généraliste de conserver les vaccins contre la grippe dans son cabinet.

Une proposition de bon sens. Les patients les moins jeunes se souviennent de leur médecin traitant qui conservait au frigo les vaccins. Il pouvait ainsi vacciner toute l'année, contre la grippe et tous les bébés contre les maladies infantiles, c'était du bon sens et les autorités faisaient confiance aux généralistes, à l'époque...

"Le médecin généraliste doit rester le chef d’orchestre de toutes les politiques de prévention."

L’Absym a réagi rapidement le 12 novembre : depuis que la vaccination a été confiée également aux pharmaciens, le taux de couverture ne s’est pas fortement amélioré. C’est bien à partir de la collaboration entre prestataires et de la confiance renouvelée au médecin généraliste que la politique vaccinale s’améliorera. Le MG est d’ailleurs une des personnes en qui le citoyen-patient a le plus confiance ; l’homme politique est, à cet égard, en toute fin de liste : tous les sondages l’attestent.

La secrétaire générale de l’Absym, la Dre Elodie Brunel, fait un plaidoyer : « Nous sommes livrés régulièrement avec les vaccins du schéma vaccinal recommandé par l'ONE /Kind en Gezin. Et jusque-là cela n'a jamais posé problème. Pourquoi serait-ce un problème avec d’autres vaccins ? (…) Le médecin généraliste doit rester le chef d’orchestre de toutes les politiques de prévention. »

Le bon sens, on vous dit…

Wat heb je nodig

Accès GRATUIT à l'article
ou
Faites un essai gratuit!Devenez un membre premium gratuit pendant un mois
et découvrez tous les avantages uniques que nous avons à vous offrir.
  • checkaccès numérique aux magazines imprimés
  • checkaccès numérique à le Journal de Médecin, Le Phamacien et AK Hospitals
  • checkoffre d'actualités variée avec actualités, opinions, analyses, actualités médicales et pratiques
  • checknewsletter quotidienne avec des actualités du secteur médical
Vous êtes déjà abonné? 
Écrit par Nicolas de Pape, Senior Writer18 novembre 2025

En savoir plus sur

Articles connexes

Absym: « La chaîne du froid, l’excuse glaciale pour mettre les généralistes hors jeu de la vaccination »

Réaction de l'Absym après que Frank Vandenbroucke a rejeté l’amendement de la députée Irina De Knop, qui entendait permettre aux médecins généralistes de conserver les vaccins contre la grippe dans leur cabinet.

Dr Élodie Brunel : "L'Absym n'est plus tout à fait un bastion masculin"

Le Dr Élodie Brunel, 39 ans, est administratrice à l'Absym mais aussi vice-présidente de la SSMG. Pour elle, l'approche syndicale est plus une affaire de génération que de genre. Conventionnée, elle n'a rien contre le forfait. La place du MG doit rester centrale, selon elle. Et les médecins spécialistes le comprennent de mieux en mieux.

"Le président de l'Absym pourrait être une femme"

La réforme de la nomenclature et celle du financement hospitalier qui lui est intrinsèquement liée doivent être impérativement finalisées lors de la prochaine mandature, explique Luc Herry, président de l'Absym Wallonie. Les MG et les spécialités "pauvres" doivent être revalorisées y compris financièrement. Le New Deal n'est pas la solution. Le "triage" des patients non urgents doit mieux fonctionner. Parmi les prochains possibles présidents de l'Absym figure la médecin généraliste Elodie Brunel.

« Chasse aux sorcières » : le décès d'une généraliste française émeut

Fichée comme prescrivant trop d’arrêts de travail, la Dre Olga Chevalier, qui travaillait avec les plus précarisés, est tombée sous le coup d’une procédure de « mise sous objectifs » (MSO). Incapable de tenir les objectifs, elle aurait dû verser une compensation financière à l’assurance maladie.

Magazine imprimé

Édition Récente
17 novembre 2025

Lire la suite

Découvrez la dernière édition de notre magazine, qui regorge d'articles inspirants, d'analyses approfondies et de visuels époustouflants. Laissez-vous entraîner dans un voyage à travers les sujets les plus brûlants et les histoires que vous ne voudrez pas manquer.

Dans ce magazine