Erreurs médicales
Année record pour le Fonds des accidents médicaux
Le Fonds des accidents médicaux (FAM) de l’Inami signe une année 2024 qu’il qualifie d’ « historique » : retard résorbé, afflux inédit de demandes, digitalisation réussie et indemnisations record. Le dispositif créé pour éclairer et soutenir les victimes d’accidents médicaux franchit un cap symbolique. Ses concepteurs sont dithyrambiques. Pari gagné, enfin ?

L’année 2024 restera comme un tournant pour le Fonds des accidents médicaux (FAM). L’organisme, longtemps critiqué pour ses lenteurs, a réussi à combler son retard structurel et à afficher des résultats présentés comme « sans précédent ». 681 dossiers ont été traités et 632 nouvelles demandes introduites, soit le chiffre le plus élevé depuis 2015. Par rapport à 2023, la hausse est de 36,2 %. Par rapport à 2022, elle bondit de 46,5 %. Un gage certain de crédibilité.
Digitalisation et accessibilité
Le succès s’explique aussi par la mise en place d’un formulaire en ligne, ouvert au public le 25 mars 2024. Résultat : plus d’un quart des nouvelles demandes (27 %) sont arrivées par ce canal. Et la tendance s’accélère encore : en 2025, déjà 40 % des dossiers passent par le numérique. La modernisation a permis de simplifier les démarches, tant pour les patients que pour les proches, et d’offrir une alternative plus rapide et plus lisible que les procédures judiciaires.
« Une gestion rapide permet aux victimes de tourner la page après une période difficile, tandis que les dispensateurs de soins trouvent dans le FAM un lieu d’écoute plus serein que les tribunaux », se félicite la directrice du Fonds, Isabelle Durnez.
Plus de 100 millions d’euros versés depuis la création
Autre indicateur marquant : l’accélération des indemnisations. En 2024, plus de 21,6 millions d’euros ont été versés aux victimes. Ce qui porte le montant global des indemnisations, depuis la création du Fonds, au-delà de la barre symbolique des 100 millions d’euros. Longtemps centrée sur l’analyse et la délivrance d’avis, l’institution a basculé vers une phase plus mature : celle où les indemnisations se multiplient et où les procédures de récupération s’intensifient.
Les assureurs mis à contribution
Lorsqu’une responsabilité professionnelle est identifiée, le Fonds indemnise rapidement les victimes avant de récupérer les montants auprès des assureurs du praticien concerné. En 2024, cette mécanique a permis de récupérer au chiffre près 1.912.235,12 euros. Une somme non négligeable qui montre que l’institution n’hésite pas à activer la solidarité financière du système.
« Notre priorité reste la prévention : le meilleur accident médical est celui qui ne se produit pas. Mais il est essentiel d’offrir des solutions rapides et crédibles lorsque survient un drame », insiste encore Isabelle Durnez.
L’amélioration est aussi perceptible dans les délais : 80 % des dossiers ouverts en 2022 ont été clôturés en un peu plus de 13 mois, contre près de 32 mois pour les dossiers ouverts en 2019. Une réduction spectaculaire qui change la donne pour les patients en attente d’une décision.
Pas à l’abri des critiques
Le FAM n’est pas encore à l’abri des critiques, mais l’année 2024 démontre que la machine peut tourner vite et bien. Reste à voir si cette dynamique pourra se maintenir. La digitalisation, la prévention et la communication avec les victimes et les prestataires sont les leviers désormais assumés par le Fonds pour poursuivre sur sa lancée. Une certitude : le FAM, longtemps moqué et critiqué semble devenir petit à petit un acteur incontournable de la sécurité des patients belges.
Chiffres clés
-632 nouvelles demandes introduites, record depuis 2015.
-681 dossiers clôturés en 2024.
-21,6 millions d’euros versés aux victimes, pour un total de plus de 100 millions depuis la création.
-27 % des demandes via le formulaire en ligne dès la première année.
-1,91 million d’euros récupérés auprès des assurances professionnelles.