Don de cellules souches
"Match Match": une campagne pour sensibiliser les jeunes
À l'occasion du mois de septembre dédié à la sensibilisation aux cancers du sang, plusieurs associations de patients, des hématologues, des donneurs, des cercles étudiants et la société pharmaceutique AbbVie lancent la campagne "Match Match" destinée à informer les jeunes sur le don de cellules souches.
"Match" génétique entre donneur et receveur
Inspirée des applications de rencontres, cette campagne, 100% informative, joue sur l'idée du "match" non pas d'amour, mais pour rappeler qu'une compatibilité génétique entre donneur et receveur peut sauver la vie du second.
Selon une enquête menée auprès de jeunes Belges âgés de 18 à 25 ans, le don de cellules souches reste largement méconnu: moins d'un étudiant sur deux (46%) sait qu'un tel don peut sauver une vie, et 58% pensent à tort qu'il implique une ponction douloureuse, alors que généralement il se fait sous la forme d'un simple prélèvement comme un don de sang (le prélèvement dans l’os du bassin n’est presque plus pratiqué, sauf lorsqu’il est médicalement nécessaire pour le receveur, NdlR).
Au cours des 30 dernières années, 933 patients (belges et internationaux) ont pu être aidés grâce à des cellules de donneurs belges.
Pourtant, 92% se disent prêts à devenir donneurs si un proche en avait besoin. “La volonté d’aider est bien là : il suffit de donner l’information juste pour que cette envie devienne une réalité”, souligne le Pr Carlos Graux, chef du service hématologie du CHU UCL Namur-Godinne.
Donneur compatible? Une chance sur un million hors famille...
Chaque année, près de 7.800 Belges sont touchés par un cancer du sang (leucémie, myélome, lymphome), soit environ 11% de l'ensemble des diagnostics de cancer.
Pour beaucoup de patients, la greffe de cellules souches est la seule option thérapeutique. Or, la probabilité de trouver un donneur compatible en dehors de la famille est d'un sur un million, ce qui rend crucial l'élargissement et la diversification du registre des donneurs.
“ À 23 ans, ma donneuse m'a offert deux fois la vie... Un don de cellules souches, un geste simple qui peut tout changer ” - Pascale, deux greffes de cellules souches et présidente de l’association de patients Chimères.
82.000 donneurs actuels
La campagne sera déployée à partir du 22 septembre sur les campus de l'UCLouvain à Alma (Bruxelles) et de la KU Leuven, ainsi que via des cercles étudiants, sous forme de posters et de brochures.
L'objectif est de combler le déficit de connaissances, de corriger les idées reçues et d'encourager les jeunes adultes à s'inscrire afin d'assurer le renouvellement d'un registre qui compte actuellement 82.000 donneurs en Belgique. Parmi eux, les 18-25 ans ne représentent que 3,24% du vivier.
“Mieux informer sur la simplicité de la procédure permet de lever un des principaux freins: la peur de la douleur", poursuit le Pr Graux. "Les greffes de cellules souches affichent de très bons taux de réussite et sauvent chaque jour de nombreuses vies. Mais le manque de donneurs reste un problème. Plus il y a de donneurs inscrits, plus on augmente les chances de trouver un donneur compatible, en particulier pour les personnes d’origines ethniques moins représentées dans les registres, pour qui la diversité des profils est essentielle.”
L'initiative bénéficie également du soutien de la Croix-Rouge de Belgique et de Rode Kruis-Vlaanderen.
"Chaque année, les donneurs de plus de 60 ans sont retirés du registre, ce qui réduit automatiquement le nombre de profils disponibles : d’où l’importance que les jeunes s’inscrivent afin d’assurer le renouvellement du registre”, souligne Anne-Claire Juprelle, coordinatrice des donneurs volontaires de cellules souches hématopoïétiques à la Croix-Rouge de Belgique.
Christophe, patient et président de l’association de patients NMP : "Pour un patient, savoir que le nombre de donneurs de cellules souches inscrits dans le registre pourrait augmenter est une source d'espoir. Vivre sa maladie, au quotidien, peut alors se faire plus sereinement."