Vaccins : des États américains ripostent à l'administration Trump
La Californie et deux autres États de l'ouest des États-Unis ont annoncé mercredi former une "alliance sanitaire" pour proposer leurs propres recommandations vaccinales, une initiative destinée à contrer les efforts de l'administration Trump pour réformer la politique vaccinale du pays.

L'annonce de cette alliance survient en plein bras de fer médiatique entre le gouvernement fédéral et les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), qui constituent la principale agence sanitaire du pays.
Après avoir amorcé une profonde refonte de cette agence, le ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr, contesté pour ses positions antivaccins, a limogé la scientifique à leur tête, un renvoi qui a suscité une vague de condamnations parmi les institutions médicales et la gauche américaine.
Une alliance pour des recommandations basées sur les preuves
"En réponse aux actions fédérales récentes qui ont compromis l'indépendance des CDC et soulevé des inquiétudes concernant la politisation de la science, la Californie, l'Oregon et l'État de Washington lancent le processus visant à fournir à leurs résidents des recommandations unifiées basées sur les preuves", expliquent les dirigeants démocrates de ces États dans un communiqué commun.
Cette alliance visera à fournir aux populations des recommandations vaccinales ainsi que des informations sur l'efficacité et la sûreté des vaccins "élaborées par des scientifiques, des médecins et d'autres responsables de santé publique de confiance", détaillent-ils.
"Les CDC sont devenus un outil politique"
Avec pour objectif que ces lignes directrices puissent remplacer celles traditionnellement fournies par les CDC. "Les CDC sont devenus un outil politique qui promeut de plus en plus l'idéologie plutôt que la science", accuse dans ce communiqué le gouverneur démocrate de la Californie, Gavin Newsom, qui tente aujourd'hui de s'ériger en opposant principal à Donald Trump. "La Californie, l'Oregon et (l'Etat de) Washington ne permettront pas que la population de nos États soit mise en danger", poursuit-il.
Depuis son entrée en fonctions, Robert Kennedy Jr a initié une vaste refonte des agences sanitaires américaines et de la politique vaccinale du pays, limogeant des experts réputés, restreignant l'accès aux vaccins contre le Covid-19 ou encore coupant des fonds au développement de nouveaux vaccins.
Deux salles, deux ambiances : la Floride fait une annonce controversée
En parallèle, la Floride a annoncé vouloir supprimer toutes les obligations vaccinales pour les enfants, y compris contre la rougeole, les oreillons, la varicelle, la polio et l’hépatite, rapporte The Guardian. Joseph Ladapo, directeur de la santé de l’État, a comparé les obligations vaccinales à « l’esclavage » lors d’une conférence de presse aux côtés du gouverneur républicain Ron DeSantis. Ladapo, déjà critiqué pour avoir manipulé des données sur les vaccins contre le Covid-19, a affirmé que cette décision permettrait aux familles de « choisir librement » ce qu’elles souhaitent pour leurs enfants.
Cette initiative a suscité de vives réactions, plusieurs élus démocrates dénonçant un « désastre sanitaire en préparation », selon The Guardian. Les vaccins obligatoires ont permis d’éviter plus d’un million de décès d’enfants aux États-Unis entre 1994 et 2023, d’après les CDC. Malgré ces données, Ladapo a indiqué vouloir faire de la Floride le premier État à abolir ces obligations, avec le soutien de figures antivaccins influentes, dont certaines proches du secrétaire à la Santé, Robert Kennedy Jr.
F.H.