Climat : Un rapport alerte sur le risque posé par les microbes libérés par la fonte des glaces
La fonte des glaciers et le dégel du pergélisol permettent à des bactéries, des virus et des champignons de sortir de leur "hibernation", s'inquiètent les scientifiques, qui évoquent une "boite de Pandore gelée", dans le rapport du Programme des Nations unies pour l'Environnement (Pnue ou Unep en anglais), publié mercredi. Ce document pointe les questions qui "nécessitent davantage d'attention de la part des décideurs politiques".

Les chances qu'un ancien virus libéré du sol après des milliers d'années grâce au dégel provoque une pandémie semblent toutefois extrêmement faibles en l'état actuel des connaissances. "Des épidémies généralisées sont peu probables", écrivent les microbiologistes dans le rapport.
Transfert génétique horizontal
Le dégel d'anciens microbes pourrait en revanche entrainer un transfert horizontal de gènes. Ce processus, qui n'existe que dans le monde microbien, consiste en un transfert de matériel génétique d'une cellule à l'autre. Les microbes dégelés pourraient ainsi, par exemple, transmettre des gènes augmentant la virulence ou la résistance aux antibiotiques à des virus existants, ce qui renforcerait le pouvoir pathogène de ces derniers et faciliterait leur circulation dans la population humaine. Des gènes de ce type ont été identifiés dans des bactéries prélevées dans des environnements actuellement gelés.
"Alors que les températures atteignent des niveaux record à l'échelle mondiale, ces micro-organismes deviendront plus actifs dans de nombreux écosystèmes. Même si la fonte peut être ralentie en diminuant les émissions de gaz à effet de serre, nous devons nous préparer à l'éventualité d'une menace provoquée par des pathogènes potentiels", alertent encore les scientifiques.
Cercle vicieux
Les glaciers et le pergélisol ont également des fonctions importantes, notamment pour les populations locales. Certaines dépendent par exemple du bon fonctionnement des glaciers pour leur approvisionnement en eau potable. Le pergélisol, lui, occupe un rôle de stockage du carbone. Sa fonte libère de grande quantité de CO2 et de méthane, qui accélèrent ainsi le réchauffement climatique.
Autre risque sur lequel le rapport du Pnue attire l'attention : la forte augmentation des risques liés à la chaleur à laquelle sont exposées les personnes âgées. Un nombre croissant de personnes de 65 ans et plus sont exposées à des températures extrêmes au niveau mondial et le nombre de décès dans cette tranche d'âge a augmenté d'environ 85% depuis les années 1990. L'une des solutions suggérées dans le rapport est une végétalisation importante des villes.