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Dénutrition : un mal silencieux qui tue un patient sur cinq atteint de cancer

Longtemps ignorée, la dénutrition liée aux maladies représente un enjeu médical et sociétal majeur. Selon un rapport commandité par Danone, elle touche massivement les personnes âgées et les patients fragilisés, sans être suffisamment détectée ni traitée. Le Pr André Van Gossum, référence en nutrition clinique, plaide pour un changement radical dans la manière d’aborder ce fléau encore sous-estimé.

Une pathologie à part entière

La dénutrition n’est pas seulement une question de poids. C’est une pathologie à part entière, qui affecte gravement la récupération des patients et peut même entraîner la mort. C’est le cas pour un patient cancéreux sur cinq, qui ne succombe pas à la maladie elle-même, mais aux conséquences de la dénutrition. C’est l’un des constats majeurs d’un rapport publié ce mercredi 15 mai 2025, sur commande de Danone Specialized Nutrition.

La dénutrition liée à la maladie touche environ une personne âgée sur trois, et un quart des patients hospitalisés sont à risque. Or, malgré des recommandations bien établies, cette réalité reste largement sous-évaluée dans la pratique médicale. Perte de poids, fonte musculaire, fatigue, diminution de l’appétit : les premiers signes sont souvent banalisés, retardant un diagnostic pourtant essentiel.

 « Un dépistage précoce peut sauver des vies »

 Pour le Pr André Van Gossum, consultant à l’Hôpital universitaire de Bruxelles (HUB) et à l’Institut Jules Bordet, il est urgent de changer de paradigme : « Un dépistage précoce peut sauver des vies. Trop souvent, on attend que l’état du patient se dégrade avant d’intervenir. Or, la thérapie nutritionnelle est l’un des traitements les plus efficaces et les moins coûteux dans les soins médicaux. »

Trop peu de protéines

Les patients atteints de cancer ou les personnes âgées de plus de 70 ans sont particulièrement exposés, tout comme ceux souffrant de pathologies chroniques cardiaques, pulmonaires ou gastro-intestinales. Le professeur Van Gossum rappelle également que de nombreux seniors vivant à domicile manquent de nutriments essentiels : par souci de surveiller leur poids, ils consomment trop peu de protéines, de vitamine D ou de calcium, ce qui favorise la perte musculaire, la fragilité, et augmente le risque de chute ou d’hospitalisation.

 La nutrition médicale, qui fournit les apports nécessaires en protéines, vitamines, lipides et minéraux, constitue une réponse structurée à cette situation. Mais elle reste sous-utilisée, faute de reconnaissance institutionnelle suffisante. « Il faut en finir avec cette idée que l’alimentation est secondaire dans le traitement. Son impact sur la récupération, l’autonomie et la qualité de vie est considérable », insiste le professeur Van Gossum.

 

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Écrit par La Rédaction15 mai 2025

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