Covid-19 : perte d'odorat plus fréquente dans un Covid-19 léger
Selon une étude franco-belge, la perte d'odorat est bien l'un des symptômes les plus fréquents d'une Covid-19, mais ce symptôme serait plus fréquent dans une Covid-19 légère que dans une Covid-19 modérément sévère ou critique. Chez 95 % des patients, l'odorat se rétablit dans les six mois.
Les chercheurs ont évalué la prévalence de la déficience olfactive et de la récupération olfactive chez 2581 patients diagnostiqués avec une Covid-19 dans 18 hôpitaux européens entre le 22 mars et le 3 juin 2020. Les chercheurs ont recueilli des données épidémiologiques et cliniques au début de l'infection et deux mois plus tard.

La prévalence des troubles olfactifs était de 85,9% en cas de Covid-19 léger, de 4,5% en cas de Covid-19 modérément sévère et de 6,9% en cas de Covid-19 sévère à critique.
1363 (71,1%) des 1916 patients présentant des troubles olfactifs ont pu être entièrement évalués. 60 jours après l'apparition des troubles olfactifs, le sens de l'odorat n'était subjectivement pas complètement rétabli chez 328 patients (24,1 %). La durée moyenne du dysfonctionnement olfactif était de 21,6 jours. Lors des mesures objectives, une hyposmie/anosmie a été observée chez 54,7 % des patients atteints de Covid-19 légère et chez 36,6 % des patients atteints de Covid-19 modérément sévère à très sévère. Après 60 jours, l'odorat n'avait pas été rétabli par une mesure objective chez 15,3 % des patients souffrant d'anosmie/hyposmie et après 6 mois chez 4,7 % d'entre eux.
"Les troubles olfactifs sont plus fréquents dans les cas légers que dans les cas modérés à critiques de Covid-19, et chez 95 % des patients, l'odorat s'est rétabli dans les six mois suivant l'infection", a conclu le professeur Jérôme Lechien, premier auteur de l'étude.
Ainsi, les troubles olfactifs sont non seulement l'un des symptômes les plus fréquents d'une Covid-19, mais ils sont également en corrélation avec une Covid-19 plus légère. Par conséquent, si un patient développe des troubles olfactifs au cours d'une infection par le SRAS-CoV-2, ce n'est pas nécessairement une mauvaise nouvelle. Il s'agira peut-être d'un Covid-19 léger.
(Référence : Journal of Internal Medicine, 5 janvier 2021, doi : 10.1111/joim.13209)